jeudi 11 novembre 2010

L'étranger de Camus à L'Espace 44 émission du 12 novembre 2010

ENTRE LES MORTS

L’étranger, un spectacle de l’Ampoule Théâtre, mis en scène par Nicolas Zlatoff, d’après le roman d’Albert Camus.


Sur le flyer :

« Aujourd'hui, maman est morte » dit Meursault, faisant lecture du télégramme qu'il vient de recevoir.

La veillée funèbre puis l'enterrement du lendemain semblent se dérouler dans un songe, rendu aveuglant par la lumière du soleil d'Alger.

Peu à peu, les êtres et les choses disparaissent derrière un voile de lumière. Un monde étrange apparait, sans repères ni significations.

Seuls subsistent : un goût amer dans la bouche et la morsure glacée de la mer sur la peau.

Puis quatre coups de feu sur un corps inerte.

Pourquoi ?

Peut-on dissiper nos angoisses dans les bras d'une femme, le sel de la mer ou la chaleur du soleil?


Ce flyer est fidèle à l’esprit et à la composition du spectacle: Une succession de tableaux - ENTRE LES MORTS - de la mort d’une mère. A la mort d’un homme, tué – accidentellement. Jusqu’à la condamnation à mort de Meursault. L’équipe de l’Ampoule théâtre déroule sous nos yeux une fresque implacable, passée aux filtres de l’insensibilité absurde et de l’impuissance du protagoniste.

Ici, la narration neutre et blanche de Camus disparaît au profit d’une lente plongée impressionniste, une apnée imagée, tendue, étrange et inquiétante. Il faut souligner le travail de précision, de retenue des acteurs Xavier Perez-Mas et Loic Rescanière, la finesse des lumières de Franck Degrégori et de l’environnement sonore de Pierrick Bacher.

Avec L’Etranger, Nicolas Zlatoff déjoue habilement les pièges d’une adaptation de roman. Refusant de faire ‘’de la littérature en costume'', il réussit le délicat pari de se dévoiler à travers un univers singulier tout en respectant l’atmosphère, si particulière, du livre. Le théâtre ne se raconte pas, c'est une expérience. Les femmes sont invisibles. Les hommes n’ont pas de tête. Les mots sont muets.

Une mise en scène au couteau qui par son économie fait preuve de maturité.

Meursault est condamné à mort, sans circonstances atténuantes, parce qu’il ne montre pas d’émotion : il ne pleure pas à l’enterrement de sa mère, il ne regrette pas d’avoir tué, il dit sa vérité quant au mobile du meurtre : « c’était à cause du soleil ».

Camus dit : « Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort. Le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, où il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir. »


L’Etranger d’après le roman d’Albert Camus a lieu à L’espace 44, au 44 rue Burdeau dans les pentes de la Croix-Rousse, Lyon 1°, tous les soirs à 20H30, le Dimanche à 16h30, relâche le lundi, jusqu’au 28 Novembre. JE REPETE : L’Etranger d’après le roman d’Albert Camus a lieu à L’espace 44, au 44 rue Burdeau dans les pentes de la Croix-Rousse, Lyon 1°, tous les soirs à 20H30, le Dimanche à 16h30, relâche le lundi, jusqu’au 28 Novembre.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire