lundi 22 novembre 2010

Je voudrais commencer par dire que les deux spectacles que j’ai annoncé la semaine dernière sont toujours à l’affiche. Aller voir.

L’étranger d’après le roman d’albert Camus par l’Ampoule Théâtre

à l’espace 44 dans les pentes de la croix rousse

se joue jusqu’au dimanche 28 novembre

Et

Le nuage en pantalon par la compagnie la Folie nous suit au théâtre de l’Elysée à Guillotière se joue encore ce soir et demain à 19H30. Courez-y

Nouvelle semaine, nouveaux spectacles, je commence par une pièce qui s’appelle

Le 20 novembre, de Lars Noren, mis en scène par Simon Delétang, avec Mathieu Besnier.

UN FAIT DIVERS : Le 20 novembre 2006, dans la ville allemande d’Emsdetten, le jeune lycéen Sebastian Bosse décide de détruire le lycée dans lequel il a étudié et de tuer le plus grand nombre d’élèves et d’enseignants possible. Une des bombes qu’il pensait jeter dans un couloir se déclenche sur lui et lui coûte la vie. De nombreux blessés mais aucune autre victime.


Quatre mois plus tard, l’auteur suédois Lars Norén a écrit LE 20 NOVEMBRE

un texte composé au deux tiers du véritable journal intime de Sebastian Bosse. Entre réel, témoignage et théâtre, le personnage se dresse devant nous pour un face à face ou se déploie une ultime parole, avant de partir commettre l’irréparable.

Pourquoi ?

Pendant 50 minutes, Le garçon expose explique et explose. Souffrances ordinaires d’adolescent qui ne répond pas à ce que le système scolaire et la société attendent de lui. Avec lucidité il décortique la violence imposée aux loosers par les beaux, les riches, il raconte son humiliation. Avec détermination, il commente son projet.

Aujourd’hui, c’est la dernière journée qui me reste à vivre

Silence

Je devais être heureux

très heureux

Mais en fait je le suis pas

À cause de ma famille

Ma mère mon père mon frère et ma sœur

tous de braves gens

et je vais leur faire du mal

C’est triste

après-demain matin

je les verrai plus jamais

C’est triste.

Mettre en scène une telle parole est délicat. Pour Simon Delétang, il s’agit de ne rien expliquer, ne rien justifier, de ne pas être dans le commentaire.

Il nous plonge au cœur d’un monde après l’événement, des bureaux d’écoliers flottent au dessus de nos têtes. Nous sommes sur scène, sur le lieu de l’action. Dans la salle, obscure, une silhouette nous domine, elle peine à trouver la lumière, à révéler son visage. Il y’a de la fumée.

Ce dispositif fonctionne, il permet de mettre en avant la parole et sa force brute. Il permet au comédien Mathieu Besnier de trouver la distance nécessaire. Pas question de nous montrer un personnage marginal et cliché. Avec simplicité, droiture et une certaine urgence, tour à tour enfant adolescent et adulte, il s’adresse à nous, sans pour autant attendre de réponse. Il est déjà mort.

Simon Deletang et Mathieu Besnier veulent interroger, ils s’emploient donc à rendre sa part d’humanité à ce jeune homme, ils ne veulent pas le condamner d’avance. Ils veulent provoquer en hissant Sebastian Bosse au rang des héros de théâtre, Est-ce un ange ? noir ? Un ange de la mort ?

Malgré une mise en scène peut-être un peu trop prudente, qui peut parfois arrondir les angles du texte de Lars Noren. J’ai aimé la proposition, le texte, le dispositif, la droiture et surtout le comédien qui aborde ce texte comme un felin tourne autour de sa proie, tantôt séduisant, tantôt agressif. Il a la capacité de mettre le texte devant lui et faire ressentir la tension très intérieure de l’œuvre.

LE 20 NOVEMBRE de Lars Noren, mis en scène par Simon Delétang, mis en voix par Mathieu Besnier, ça se passe au théâtre des ateliers, 5 rue du petit DAVID, juste derrière la rue mercière, dans le deuxième arrondissement jusqu’à jeudi prochain. JE REPETE LE 20 NOVEMBRE de Lars Noren, mis en scène par Simon Delétang, mis en voix par Mathieu Besnier, ça se passe au théâtre des ateliers, 5 rue du petit DAVID, juste derrière la rue mercière, dans le deuxième arrondissement jusqu’à jeudi prochain

Maintenant un spectacle presque diamétralement opposé qui se joue en ce moment au croiseur, 4 rue croix barret dans le 7° arrondissement.

Ça s’appelle

Un clou, une porte, un clou, une porte, un clou, une porte…

Théâtre burlesque, solo clownesque, partition pour un homme seul et un décors malicieux, la nouvelle création de MONDIALE CLASSE COMPAGNIE est un travail sur l’absurde s’inspirant des grandes figures burlesques du cinéma muet.

ET pour en parler nous recevons aujourd’hui Monsieur Louis Cahu, Co metteur en scène et scénographe du spectacle Un clou une porte.

Il faut dire que c’est un spectacle réussit, vraiment jouissif, très ambitieux dans son écriture, sa finition, et sa précision. Si vous voulez rire, rire, rire et ressentir les vertiges absurdes et métaphysiques de l’existence allez voir :

Un clou une porte par la MONDIALE CLASSE COMPAGNIE ce soir et demain à 20H30 et dimanche à 18H au croiseur 4 rue croix barret dans le 7° arrondissement métro Jean Jaurès JE REPETE

Un clou une porte par la MONDIALE CLASSE COMPAGNIE c’est ce soir et demain à 20H30 et dimanche à 18H au croiseur 4 rue croix barret dans le 7° arrondissement métro Jean Jaurès

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